La fontaine de Saint-Fiacre est à 500 mètres de la chapelle. Enfouie depuis de nombreuses décennies dans un marécage, cette fontaine a été redécouverte en juin 1979 grâce aux souvenirs lointains d’une Faouëtaise relativement âgée. Elle parlait alors d’un lavoir auquel elle se rendait régulièrement.
Le déblaiement et l’assèchement de ce marécage a permis de découvrir un ensemble très élaboré, avec trois bassins reliés par des rigoles. Le premier, dont on ignore l’usage, est construit sur la source. Un astucieux siphon, en pierre de taille, le relie au suivant par une conduite souterraine pour la vidange, et par une gouttière en surface pour le trop plein. Toutes deux sont réalisées en beaux manchons de granit.
Le deuxième bassin, avec ses trois étages de gradins, est sans doute celui où les malades faisaient leurs ablutions. Une vanne, aujourd’hui disparue mais qui a laissé des traces dans la pierre, évacuait l’eau dans le troisième bassin, plus petit, dallé lui aussi et possédant un escalier d’accès. La configuration de ce bassin explique qu’il ait pu, dans un passé récent, servir de lavoir.
Le troisième bassin, beaucoup plus petit, est, quant à lui, à peine reconnaissable.
Des quatre angles du premier bassin, partent quatre passages dallés. Ce sont les bases de piliers, dont quelques blocs sont encore présents et visibles sur deux d’entre elles, en avant du bassin. L’écartement de ces piliers entre eux laisse deviner l’envergure du toit qu’ils supportaient. Un déambulatoire dallé fait le tour de ce bassin.
Ce vaste ensemble dépasse l’architecture d’une fontaine traditionnelle. Il s’agit peut-être des restes d’un établissement de soins pour les « pestiférés » du Moyen-Age (lépreux surtout). Un « Hopital » est mentionné en 1436, au village de St Fiacre… La proximité du bois de Coat Loret (bois des Lépreux), de la rue de la Corderie (durant tout le Moyen-Age, sur décision des Ducs de Bretagne, la fabrication des cordes était réservée aux lépreux), de différentes Commanderies (les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem se sont implantés, dès le 12ème siècle, dans le pays), et surtout le choix de se mettre sous la protection de saint Fiacre, saint guérisseur, accentuent l’idée très répandue que l’eau de la fontaine guérirait des maladies de peau.